pour se demander de leurs nouvelles, s’en donnèrent simultanément, se jetèrent toutes les deux à la fois dans des histoires compliquées, enchevêtrées et inextricables comme les laines mêlées de deux pelotons, et se quittèrent au bout de cinq minutes avec de grands éclats de rire, sans que, matériellement, chacune de ces deux dames eût pu entendre un seul mot de ce que l’autre venait de lui dire.
J’ai eu à Sannois, étant jeune, une maîtresse qui était la terreur du pays par l’entêtement qu’elle apportait à secouer les cerisiers d’autrui afin d’en faire pleuvoir des cerises.
— Pour en faire des confitures, disait-elle.
Comme je lui représentais qu’avec ce raisonnement elle pouvait également prendre les poires des autres pour en faire des marmelades ou déterrer leurs pommes de terre pour les mettre en robe de chambre, elle me déclara que je n’y connaissais rien et se lança à mon