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mariées, parce que, ces heures-là, en fines mouches qu’elles sont, c’est aux maris qu’elles en réservent la jouissance.

Oh ! le mari, le précieux mari ! le personnage indispensable à la solidité des liaisons adultères ! le monsieur qui vous gêne, vous irrite, vous assomme ! l’empêcheur de danser en rond qui fait rater vos rendez-vous, se met dans vos jambes, vous barre le passage, et avec ça entretient chez l’amant le désir toujours frais de la femme, par cela qu’il le contrarie et en modère les élans d’une main guidée par la prudence même. Que peu d’amants savent reconnaître l’impérieuse utilité de ce serviteur méconnu !

De même vibre l’âme des gamins au vide ronflant des tambours, de même vibre l’âme des filles au vide des paroles qui ne signifient rien.