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dix heures et demie à midi, et que je serai heureux de causer un instant avec vous.

Recevez, Madame, mes salutations.

O. Courbouillon.


III

Marthe Passoire à O. Courbouillon
17 mars.
Monsieur et très cher ami,

Depuis que vous avez bien voulu m’accorder une audience, cinq jours se sont écoulés, cinq mortels jours, qui m’ont paru plus interminables que des siècles, et au cours desquels j’ai cru pouvoir me permettre de vous écrire quatre fois.

Mes lettres sont demeurées sans réponse.

Ne sachant que penser ; cherchant, sans la trouver, l’explication d’un silence aussi prolongé que mystérieux, je me demande avec terreur ce que j’en dois augurer pour mon recours en grâce !… Auriez-vous recueilli sur mon compte des renseignements défavorables ? En ce cas, je n’aurais plus qu’à me détruire, car jamais une femme sans défense, abandonnée de tout et de tous, ne se serait plus injustement butée à l’iniquité d’ennemis acharnés à vouloir sa ruine !… Heureusement, Monsieur et très cher ami, mon passé