Page:Courteline - L'illustre Piégelé, 1904.djvu/61

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cris de moutard à l’eau froide débarbouillé ;
Coups, qui ne partent pas, d’un revolver rouillé ;
Le plafond qui s’effrite en débris de coquille
Sur le satin piqué du couvre-pied jonquille ;
Et le sursaut des murs sous des coups de bélier !
Et la vieille qui gueule : « Au feu ! » dans l’escalier !
Enfin, tout le scandale affreux de l’adultère
Grondant comme le flanc tourmenté d’un cratère !…
Puis, c’est le châtiment, malfaiteur embusqué
Derrière l’aléa d’un pistolet braqué ;
Les coups de feu sonnent dans l’air comme des claques,
L’herbe verte, soudain rougeoyante de laques…
Il soupire.
Ah ! j’ai regret d’avoir fait cet homme cocu.
Brusquement.
Si je pouvais donner de mon pied dans le cul
Au principal témoin, j’y prendrais, Dieu me damne,
Plus de plaisir qu’à la lecture de Peau-d’Âne !
Certes, j’en ai connu pour avoir du culot ;
Ça ne fait rien ; je veux repousser du goulot
Au point d’en ébranler les gens sous leurs rotules,
Et prétends que mon nez se couvre de pustules,
Si j’ai jamais rien vu pour être comparé
Au démontant toupet de ce fils de curé !
Oui, je le hurle en le clairon d’un vers ternaire :
Ce client-là n’est, nom de Dieu, pas ordinaire !