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ma chère ! pleine de saletés et d’horreurs ! Une véritable dégoûtation !

Caroline.

Tu l’as sur toi, mon cœur ?

Gabrielle.

Non.


CAROLINE. — Trois pas en avant et un petit coup de pied.
Caroline.

Tant pis.

Gabrielle.

Ah ! les lâches ! Ah ! les misérables, les infâmes ! Voilà pourtant à qui nous sacrifions tout, notre jeunesse, nos illusions, nos pudeurs ! (Elle sanglote.) Jamais, tu entends bien, jamais je ne pardonnerai ça à Fernand ! Mon Dieu, que je souffre ! Pour sûr, je vais avoir une attaque de nerfs !

Caroline, désolée.

Je t’en prie, Gabrielle, pas d’attaque ! Puisque je te dis que je suis sans bonne !

Gabrielle.

Donne-moi un peu d’eau de mélisse !

Caroline.

Tout à l’heure. — Tiens, mon petit chat, tu ne sais pas ce que tu vas faire ?

Gabrielle.

Si ! Je vais me suicider.

Caroline.

Mais non. Tu vas rester à dîner avec moi. Ça te changera le cours des idées.

Gabrielle.

À dîner ?… Je ne peux pas !

Caroline.

Pourquoi ?

Gabrielle.

Nous dînons chez les Brossarbourg. (Au comble de la joie.) Il paraît que ce sera charmant. On dansera jusqu’à l’aurore ! — Et pendant que j’y pense : tu connais le pas de quatre, Caroline ?

Caroline.

Oui.

Gabrielle.

Veux-tu être bien mimi avec ta pauvre affligée ?

Caroline.

Certainement.