Oui, es’suis qu’un cochon !… T’as raison, Lidouère… ’suis qu’un mufle !… S’ déshonore l’armée française !…
Veux-tu me fiche la paix, La Biscotte !
S’ déshonore l’armée que j’ te dis !… S’ suis pus digne d’êt’ trompette en pied !… S’ veux me lever !…
Pourquoi faire ?
S’ veux aller au magasin… rend’ ma trompette au capitaine d’habillement ! (Tandis que Lidoire, affolé, cherche à tâtons des allumettes, lui, a détaché sa trompette pendue près de son sabre, à la tête de son lit. Il la porte à sa bouche et sonne. Sons rauques, épouvantables.) S’ suis déshonoré !… S’ suis pas seul’ment foutu ed’ donner le coup de langue !… Quien ! s’ vas la casser, ma trompette !
Veux-tu laisser ça ! Bon Dieu !… Casser ta trompette, à présent ! Un effet de grand équipement, que t’y couperais pas du Conseil et d’un an au moins d’Biribi !
’m’en fiche un peu, d’ Biribi ! S’ voudrais êt’ claqué ! Rend-moi ma trompette, que j’ te dis !
Oh ! contr’ appel.
Scène IV
Ah çà ! qu’est-ce que vous faites là, vous ?
J’fais rien, mon lieutenant.
Vraiment ? Prenez votre couverte, mon brave, je m’en vais vous apprendre à garder de la lumière après l’extinction des feux et à faire le comédien avec un dolman et une trompette. Allons vite !
La Biscotte fourré à l’ours par eun’ température pareille, c’est la congexion forcée… (Courte hésitation.) Y a rien de fait ! (Il saute sur sa charge, passe son pantalon de treillis et enfile sa blouse par-dessus son dolman.) Après tout, quoi ? Ça compte su’ le congé,
LIDOIRE. — J’ vous suis.