de quoi qu’y retourne ! « En veste ! » qu’y dit l’un ; « En blouse ! » qu’y dit l’autre ! Ed’ veste en blouse, d’ bottes en sabots et d’ pantalon d’ cheval en pantalon de treillis, j’ finirai ben par prend’, moi aussi, ma couverte !… Et y en a comme ça qui rengagent ! Qu’est-ce que faut qu’y z’ayent dans la peau ?… (Il se soulève sur les poings et se hisse jusqu’à sa chandelle.) La la ! Si y a jamais qu’un congé de rengagement pour em’ tomber su’ eun’ dent creuse… (Il souffle la lumière.) j’suis pas près d’avoir eun’ fluxion… Bonsoir ma cocotte.
LE SOUS-OFFICIER. — Veillez-y, hein ?
Lidouère !… Lidouère !… Lidouère !…
— Eh ? Quoi ? Qui c’est qu’ est là ? C’est-y toi, La Biscotte ?
Scène III
Oui, c’est moi… Mon pau’ ieux… s’ suis saoul comme eun’ vache.
Viens te coucher, si c’est qu’ t’ es plein.
Mon ’ieux salaud…, m’en vais te dire une bonne chose : m’ rappelle pas où qu’est mon pucier.
Tu t’ rappelles pas où qu’est ton pucier ?
Non, mon ’ieux… S’ sais pas comment qu’ ça se fait…, m’ rappelle pas où qu’il est… Où qu’il est mon pucier, Lidouère ?
C’est y couenne, hein, un homme qu’est bu !… (Il saute du lit, vient au secours de cette pitoyable détresse.) Allons, arrive ! (Sous les aisselles, il a empoigné son copain. Celui-ci fait un pas, bute du pied et donne du nez en avant.) Hé là ! Attention donc !
… S’ suis saoul.
Eh je l’ cré ben, q’ t’ es saoul ! Y s’a même payé ta fiole, et salement, c’ t’y-là qui t’a vendu ça pour du sirop de radis noir. Quien, le v’là ton pucier, couche toué. (Lui-même regagne son lit, en hâte.) J’ suis gelé, bonsoir de bonsoir !
Ah çà, qu’éq’ tu fabriques ? C’est t’y q’ tu vas pas pagnotter ?
Mon pau’ ieux, ’vais t’ dire un’ bonne chose… s’ peux pas ertirer ma culbute.