Page:Courteline - Bourbouroche. L'article 330. Lidoire. Les balances. Gros chagrins. Les Boulingrin. La conversion d'Alceste - 1893.djvu/115

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Philinte, souriant.

C’est aller loin, sans doute, et, véritablement,
Votre sagesse encore en est au bégaiement.
Je la vois, pour ma part, assez mal renseignée.
Jetant tout à la fois le manche et la cognée
Parce qu’un fat risible et de soi-même épris
Nous a gratifiés d’un spectacle sans prix.
Chez Molière, après tout, quoi qu’on fasse ou qu’on die,
On paye le plaisir de voir la comédie ;
Et vous vous gendarmez quand un homme de bien
Vient chez vous, à ses frais, vous la donner pour rien ?…
Morbleu ! Le diable soit d’une philosophie
Qui semble s’attacher à compliquer la vie,
Et qu’un fâcheux instinct pousse à vouloir tirer
De tout sujet de rire un prétexte à pleurer !

(Un temps.)
Alceste

Bah ! vous avez raison ! Ma rudesse farouche
Rend hommage au bon sens qui rit sur votre bouche,
Et…

(À ce moment, bruit de voix à la cantonade.)

Et…Mais quel importun nous trouble de ses cris ?

(Il va à la porte du fond, qu’il ouvre. On voit alors M. Loyal en discussion avec Flipotte qui veut l’empêcher d’entrer.)


Scène IV

Les Mêmes, M. LOYAL.
Alceste

Monsieur Loyal !

Monsieur Loyal, entrant et saluant jusqu’à terre.

Monsieur Loyal !Huissier près la Cour de Paris ;
Séant au susdit lieu, place Sainte-Opportune.
Plaise au ciel vous tenir en sa faveur commune !
Je vous baise les mains, monsieur, pour cent raisons ;
Et vous, monsieur, les pieds. De tout cœur.

(Il tire de sa poche et déploie une immense feuille de papier.)

Et vous, monsieur, les pieds. De tout cœur.Nous disons…
Euh…