Page:Courteline - Bourbouroche. L'article 330. Lidoire. Les balances. Gros chagrins. Les Boulingrin. La conversion d'Alceste - 1893.djvu/100

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Dans le besoin d’avoir seul et toujours raison.
Dieu l’ordonne et le veut ; que sa loi s’accomplisse !
Mais doit-on pour cela se couvrir d’un cilice
Et porter comme un deuil le tort d’avoir bronché
Où tant de fois déjà d’autres ont trébuché ?
Morbleu, non ! Le scrupule où votre humeur se bute
Ne vaut pas, croyez-moi, l’honneur qu’on le discute.
Condamnez donc vos torts d’un esprit plus rassis,
Et pour d’autres objets réservez vos soucis.
L’erreur où l’on vous vit, de l’humaine nature
Est l’antique, commune et banale aventure.
Des leçons de la vie éternel apprenti,
Le juste n’est jamais qu’un pécheur converti !

(Alceste le regarde longuement, sans rien dire.)
Philinte

Vous ne répondez point ?

Alceste

Vous ne répondez point ?Que répondre ? J’écoute.

(Lui tendant les deux mains.)

Et rends grâces au ciel qui vous mit sur ma route.

(La porte s’ouvre. Flipotte paraît.)


Scène II

Les Mêmes, ORONTE.
Philinte

Que veut Flipotte ?

Flipotte

Que veut Flipotte ?Oronte est là.

Philinte

Que veut Flipotte ? Oronte est là.Comment ?

Oronte, entrant.

Que veut Flipotte ? Oronte est là. Comment ?Il est

(À Philinte.)

Votre humble serviteur.

(À Alceste.)

Votre humble serviteur.Et votre plat valet.
Ne prenez pas à mal la façon dont j’en use,