minutes durant, sans qu’une seule fois il s’interrompît pour reprendre haleine, il me persécuta, m’obséda, me larda de la même phrase sempiternellement rabâchée et marmottée à mon oreille en lamentable faux bourdon :
— Maudruc, mets ta pendule au clou ! Maudruc, mets ta pendule au clou ! Mets ta pendule au clou, Maudruc ! Dis, mets-la au clou, ta pendule ! Hé, Maudruc ! Maudruc, mets ta pendule au clou !
Même il s’embrouillait à la fin, m’appelait Maudrou, puis Maudrule :
— Mets ta pendule au trou, Maudrule ! Mets-la donc au truc, ta pendrou !
C’était à en devenir enragé. Je dus me rendre.
— Eh bien ! oui, criai-je, je vais l’y mettre ; mais tais-toi, Lamerlette, tais-toi ! ou, nom d’un tonneau, je t’étrangle !
Il n’en demandait pas davantage. Soigneusement, dans de vieux journaux il enveloppa la pendule, et il me la logea sous le bras en me recommandant de faire diligence.
Déjà j’étais dans l’escalier.