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MADAME DESBORDES-VALMORE À BORDEAUX

Son style n’est pas du Chateaubriand, mais il est allé tout seul et vous rirez. Ma fille a tenu compagnie à son frère, dans sa maladie rouge ; et je ne savais pas à quel lit courir, nuit et jour, durant trois semaines d’alarmes, que vous pourrez comprendre, sans grand récit. Mais vous savez que les mères sont fortes et que je n’ai pas été même indisposée à mon poste. Après leur chère convalescence, mon tour est venu. J’ai dévoré les souffrances d’un panaris, et je me revois gardant encore ma fille, tombée malade de la variole[1]

Au printemps de 1831, ses enfants et elle ont eu la coqueluche :

Valmore en a perdu la voix pendant six semaines : et ce fléau contagieux, qui règne encore ici sur Hippolyte, a été couronné par la faillite et la fermeture du théâtre[2]

Au début de 1835, Inès a eu la rougeole, à Lyon :

Mes enfants vont à l’école. Je suis toujours seule, si ce n’est dans leurs maladies. Ma petite Inès vient d’avoir la rougeole et cela m’a fait, à moi, un bien infini de la veiller[3]

En 1836, c’est encore Inès qui lui a donné du souci. Elle écrit, le 1er juillet :

J’ai passé tristement l’hiver. Ma chère Inès, une petite Bordelaise passionnée pour son pays, a lutté un mois contre une croissance si prompte et mêlée d’une maladie si grave que j’ai été moi-même malade de frayeur et de fatigue. Dieu me l’a laissée, Gergerès, et n’a pas voulu de moi qui m’étais offerte si ardemment en sa place. Elle est en pleine convalescence présentement et à l’unisson de santé avec mes deux autres chers enfants, qui se feraient tant de joie de vous revoir. Jugez si votre souvenir est dans celui qui leur reste de Bordeaux[4] !

Hippolyte a grandi. En 1832, Marceline l’avait mis à Grenoble dans une institution où l’avait fait entrer Pierquin de Gembloux[5]. Mais en 1837, elle l’a rappelé près d’elle :

Mon cher fils est avec nous ; je n’ai pu me résoudre à le renvoyer à

  1. Lettres inédites, p. 41.
  2. Ibid., p. 45.
  3. Pougin, p. 207.
  4. Lettres inédites, p. 60.
  5. L. Descaves, p. 156.— Cf. Lettres inédites, p. 236 et suiv.