Il est suivi d’une carte unique représentant la Folie qui porte son sac ou ses défauts par derrière, tandis qu’un tigre ou les remords , lui dévorant les Jarrets, retarde la marche vers le crime.[1]
Ces vingt-deux premières Cartes font non-seulement autant d’hiéroglyphes, qui placés dans leur ordre naturel retracent l’Histoire des premiers tems, mais elles sont encore autant de lettres[2] qui différemment combinées, peuvent former autant de phrases; aussi leur nom (A-tout) n’est que la traduction littérale de leur emploi & propriété générale.
Lorsque les Egyptiens eurent oublié la première interprétation de ces Tableaux , & qu’ils s’en furent servis-comme de simples lettres pour leur Ecriture sacrée, il étoit naturel qu’un peuple aussi superstitieux attachât une vertu occulte[3] à des caractères respectables par leur antiquité, & que les Prêtres qui seuls en avoient l’intelligence, n’employoient que pour les choses religieuses.
On inventa même de nouveaux caractères, & nous voyons dans l’Ecriture-Sainte que les Mages ainsi que ceux qui étoient initiés dans leurs secrets, avoient une divination par la coupe.[4]
Qu’ils opéroient des merveilles avec leur Bâton.[5]
Qu’ils consultoient les Talismants[6] ou des pierres gravées.
Qu’ils devinoient les choses futures par des Epées[7], des Flèches, des Haches, enfin par les armes en général. Ces quatre Signes furent introduits parmi
- ↑ Cette Carte n’a point de rang : elle complette l’Alphabet sacré, & répond au Tau qui veut dire complément, perfection : peut-être a-t-on voulu repréfenter dans son sens le plus naturel le réfultat des actions des hommes
- ↑ L’Alphabet Hébreu est composé de 22 Lettres.
- ↑ Aussi la science des Nombres & la valeur des Lettres a-t-elle été fort célèbre autrefois.
- ↑ La Coupe de Joseph.
- ↑ La Verge de Moyse & Mages de Pharaon.
- ↑ Les Dieux de Laban & les Théraphim, l’Urim & le Thummïm.
- ↑ Ils faisoient plus : ils fixoient le sort des combati ; & si le Roi Joas avoit frappé la terre sept fois au lieu de trois, il auroit détruit la Syrie. II. Rois, XIII, 19.