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INTRODUCTION


Habitant un pays où la culture du tabac se fait en grand pour les besoins de nos manufactures et où, comme conséquence, les accidents dus à l’ingestion de cette plante chez nos animaux domestiques sont assez fréquents, j’ai pensé qu’un petit travail sur la matière pourrait avoir son utilité. C’est ce qui m’a engagé à essayer de traiter ce sujet.

Trop souvent, le planteur manque des locaux indispensables à la dessiccation de sa récolte, et est obligé d’employer à cet effet tous les recoins de son habitation. Il la suspend, par exemple, dans un grenier contenant le foin, la paille, l’avoine, l’orge, etc., destinés à la nourriture de ses animaux au-dessus de ceux-ci. Des feuilles se détachent, tombent dans la crèche ou sur les matières alimentaires précitées et peuvent ensuite être facilement dégluties. Ou bien, les aliments s’imprègnent des principes volatils s’échappant de la plante pendant que sa dessiccation s’opère ou du suc laiteux s’écoulant de la surface de section des tiges. On comprend qu’alors leur emploi est dangereux et que fâcheuses peuvent en être les suites. Les animaux s’échappent aussi quelquefois des prairies pour aller dans les champs de tabac ; mais généralement, leur gardien arrive à temps pour les empêcher d’en avaler une quantité suffisante pour produire autre chose que quelques symptômes légers d’intoxication. Du reste, la plante dans cet état n’agit plus avec la même activité ; nous