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dale, dont les unes, toujours en mouvement, parce qu’elles manquaient du ressort propre à les arrêter, étaient de peu de valeur ; les autres, plus précieuses et plus belles, avaient la propriété d’être stables. Platon ajoute : Peut-être n’avez-vous pas vu de ces figures, ou n’en avez-vous pas chez vous ?[1]. Assurément il serait absurde de supposer que des marionnettes de cette espèce eussent pu provenir de l’ancien Dédale. Mais ce qui paraît résulter inévitablement du fait allégué par Platon, et du nom de figures de Dédale, donné à ces automates, c’est que l’idée de mouvement, produite pour la première fois par les œuvres de Dédale et de son école, s’était identifiée avec le nom même de cet artiste, au point que, dans le langage populaire, ce nom était resté attaché à des figures mobiles, de l’usage le plus vulgaire et de l’artifice le plus grossier.

Il nous reste encore un témoignage plus grave et plus important à tous égards, concernant le style même des figures exécutées par le véritable Dédale, ou dans son école. Pausanias, qui avait été dans le cas d’en examiner un assez grand nombre, et conséquemment de se former une idée juste de leur caractère, prononce ces paroles remar-

  1. Plato, in Menon., T. IV, p. 384-385, ed. Bipont. Voy. Bôttiger, Andeulung. 29.