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une industrie qui à ses bons et ses mauvais côtés. Si le roulier réalise quelques bénéfices dans ces excursions lointaines, il néglige aussi la culture des champs et contracte des habitudes de bien-être et de dépenses dont sont toujours victimes les familles qui végètent au foyer. »

Bœuf bazadais comme bête de rente. — Si cette race est éminemment propre au travail, elle n’en est pas moins apte à prendre la graisse et à servir de bête de rente. Il était d’ailleurs aisé de prévoir cette aptitude. En effet, les meilleurs auteurs d’hygiène comme M. Magne, M. Baudement, sont d’accord que l’ampleur de la poitrine est une des beautés absolues du bœuf à deux fins : travail et viande, non parce que la grandeur de la poitrine détermine une plus grande perte d’eau et d’acide carbonique, mais parce que cette conformation implique un plus grand développement des muscles pectoraux et costaux. D’après la loi de corrélation, les autres parties suivront aussi ce développement ; le dos sera plus droit, les muscles plus forts la croupe plus large, la cuisse ou la culotte plus descendue et la côte ronde. Le cœur et le poumon participent eux aussi à ce développement et sembleraient faire prévoir un accroissement d’activité dans la circulation et la respiration ; mais il faut remarquer que ces deux organes acquièrent moins de densité dans le repos que dans le travail. Sur deux animaux de même espèce, à volume égal, ils représenteront un poids assez inégal dû à leur mode différent d’existence. Avec une poitrine ample et partant bien musclée, la fibre musculaire se trouve multipliée, elle peut loger dans ses interstices beaucoup plus de tissu cellulaire ; de même aussi les organes locomoteurs, présentent une plus grande étendue qui se remplit abondamment de tissu graisseux temporaire. Tel est le fait qui se