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PAULINE PLATBROOD

aquilin. Ses yeux étincelaient sous l’arc violent des sourcils et ses joues n’avaient jamais éclaté plus fraîches et sanguines dans le noir de la barbe et des moustaches. Il portait une ample et longue redingote qui le grandissait encore, et sa cravate de soie rouge, épinglée d’un fer à cheval en pierres fines, jetait sous le gaz mille reflets charmants.

Et Pauline se disait qu’il lui plaisait ainsi, comme il lui avait plu, il y a quinze jours, dans son beau costume de travail. Et puis l’affection si touchante qu’il portait à son vieux père, achevait de l’embellir à ses yeux, la conquérait maintenant toute entière.

Cependant une dispute s’émut entre les joueurs ; Suske en profita pour relever la tête et soudain ses yeux rencontrèrent le doux sourire de Pauline…

Et lui, l’indifférent, le transi, sentit son âme s’élancer vers cette belle fille dont il n’osait détailler les perfections sans qu’un frisson lui courût jusqu’au fond des moëlles…