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PAULINE PLATBROOD

Et redressant le torse, saluant d’une mine rose et refleurie les connaissances étonnées de le revoir, il allait lentement au milieu des bourgeois affairés, courant à leurs visites.

C’était un beau jour de gel, très clair et sans bise : le soleil riait sur les tuiles. Mais il faisait froid dans l’ombre dure de la rue Sainte-Catherine et nos promeneurs furent tout aises de déboucher sur la place de l’Église où s’épandait une tiède lumière.

— Eh bien, comment est-ce que ça va, Papa ? s’enquit le garçon avec sollicitude. Si vous êtes fatigué, il faut seulement le dire… On se reposera sur un banc…

— Non, non, fiske, répondit le bonhomme, je sais aller plus loin…

Il s’arrêta cependant et, la main posée de champ sur ses sourcils, il cercla toute la place d’un regard. Le vieux beffroi, doré par les rayons, parut surtout le ragaillardir. Il y avait tant de jours qu’il ne l’avait plus contemplé !