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PAULINE PLATBROOD

Maskens, penché sur elle, lui parlait dans les frisons fous de sa nuque.

Et au bord de son corsage échancré, sur le sein gauche, elle avait épinglé un merveilleux pavot rouge dont le cœur d’étamines, figuré par un solitaire de la plus belle eau — cadeau de noces, assurément — lançait des feux magnifiques qui perçaient François comme autant de poignards.

Soudain elle aperçut l’humble jeune homme dans le couloir des stalles : mais elle ne frémit pas, elle n’eut pas un seul battement de paupières ; à peine devint-elle un peu pâle. Puis ses yeux lumineux, bientôt détournés, sourirent de nouveau aux propos du fiancé…

Alors elle apparut à François si indifférente et lointaine, si détachée de lui, si inconnue presque, qu’un froid terrible s’insinua dans ses os. Il ne retrouvait plus la bonté de ses yeux bleus, cette expression languide et si douce de son regard d’autrefois. Elle était