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PAULINE PLATBROOD

née, François eut le désir fou de revoir une fois encore Mlle Platbrood avant qu’il en fût fait à jamais. Et c’était chez lui comme un besoin de se torturer davantage, de pénétrer plus à fond dans la souffrance, d’éprouver cette volupté du désespoir que ceux-là seuls connaissent qui ont aimé et goûté aux lèvres de miel de la grande Déesse…

Mais le soir, vers neuf heures, il hésitait encore. Tout à coup il se décida, courut au théâtre.

Il entra dans la salle au milieu d’un entracte.

Pauline était là dans une première loge à côté de sa mère. Par extraordinaire ou plutôt par coquetterie, elle portait une jolie robe sombre qui ne faisait que mieux valoir son teint de blonde Madeleine. Jamais ses yeux si grands, si limpides et si bleus, n’avaient brillé d’un tel éclat. Elle avait son air de fraîche, de rayonnante santé et souriait de toutes ses dents blanches, tandis que le fils