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PAULINE PLATBROOD

Et rebroussant chemin, nos cavaliers longèrent le canal. Les chevaux avaient repris leur allure tranquille, faisant parfois sonner le mors quand ils s’entrebaisaient sur le mufle.

Et M. Platbrood, remis de ses émois, allait, redressé, flambard, très loquace. Quand ils passèrent devant la caserne du Petit Château, les sentinelles portèrent armes et les deux officiers rendirent un beau salut plein de bienveillance.

Ils poursuivaient sans encombre quand, à la porte de Flandre, un gros automobile rouge, qui stationnait contre le trottoir et semblait très inoffensif, fut pris subitement d’une attaque d’épilepsie, se mit à trépider et à tirer de véritables coups de canon.

C’en était trop. Le cheval de M. Platbrood, saisi de peur, chauvit des oreilles, fit un écart. Puis, ne se sentant pas maîtrisé, il se dressa et tout à coup, touché par un éperon maladroit, il partit comme la flèche au milieu de la rue