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Mme KAEKEBROECK À PARIS

celle-ci commençait à exercer une véritable séduction sur les garçons du quartier.

— Oui, oui, je vois bien qu’ils la regardent comme une bête curieuse…

Léontine était entrée à son service à la naissance d’Alberke ; ce n’était alors qu’une gringalette de treize ans, chétive, aux cheveux couleur de chanvre. Aujourd’hui la petite paysanne était devenue une forte fille à l’épaisse toison blonde et dont le visage, avec ses joues rebondies, sa large bouche aux belles dents, respirait un air de joyeuse bonté.

Était-elle consciente de cette heureuse métamorphose ? Certes Léontine était sérieuse, on ne pouvait pas dire le contraire ; elle possédait de bons principes. N’empêche que depuis quelque temps, le petit Moens, le fils du boulanger du Rempart des Moines, tournait autour d’elle plus que de raison. Et il n’était pas le seul. Léontine pouvait se laisser prendre à ses façons. Il était si joli, si coquet dans son costume de pilou vert et ses guêtres