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Mme KAEKEBROECK À PARIS

se sentaient une faim que les petites portions des Duval et des Bouland n’eussent jamais pu rassasier.

Ils dînèrent donc copieusement dans une taverne à la mode ; après quoi, dédaignant le théâtre, ils allèrent se délasser à la terrasse du café de la Paix.

La foule coulait devant eux, nombreuse, merveilleusement bigarrée : couples bourgeois descendus un moment pour humer le parfum du renouveau ; passants rapides rentrant chez eux, lestés de paquets ; trottins, affranchis du carton, trottant le nez à l’évent, tout fiers d’être regardés et de se croire déjà quelque chose ; demoiselles de petite vertu, armées de leur robe voyante, marchant à petits pas sur les échasses de leurs fines bottines ; tout le Paris du soir qui chemine, court au repos, au plaisir ou au travail.

Des camelots s’insinuaient entre les chaises, offrant leur pacotille, plans de Paris, cartes illustrées, liste des jeunes filles à marier…