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Mme KAEKEBROECK À PARIS

dain avec une touffe de roses et de muguets :

— Deux sous de printemps ! Deux sous d’amour ! Allons, fleurissez-vous, les jolis mariés…

Adolphine la regardait, intimidée sous la gracieuse apostrophe, étonnée de ces façons familières, charmée aussi par cette voix musicale. Elle ouvrait de si grands yeux, qu’un gavroche qui passait, s’écria :

— Hé, dis donc, en a-t-elle une jolie paire de quinquets, la p’tite mère !

Joseph sourit, lança un gros sou au gamin qui souleva sa casquette et s’enfuit en faisant la gambade :

— Merci, mon Prince !

Cependant, la marchande piquait un frais bouquet de pâles roses dans le corsage d’Adolphine :

— Ben sûr, ma belle, qu’elles se faneront pas à c’te place !

Et elle envoya un clin d’œil gaillard à