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Mme KAEKEBROECK À PARIS

et sauvage des « femmes à journée », les unes juchées sur des échelles doubles sous prétexte de dépendre les rideaux et les stores, les autres armées de seringues, de peaux, de têtes de loup ou de torchons, frottant, écurant, « reloquetant » à grands bras ; d’autres encore déclouant et bâtonnant les tapis. Au milieu de cette bataille, il voyait Adolphine en jaquette du matin, les cheveux en désordre, noire de poussière, belle comme une zingara, donnant ses instructions, volant partout, stimulant les traînardes, aidant au nettoyage, poussant sa loque de poche dans les coins les plus secrets, prise comme d’une fureur sacrée ; bref, un tumulte à casser les oreilles, un ruissellement de cataracte, une vision d’horreur domestique qui navrait son courage et l’obligeait à fuir honteusement à travers une odieuse déroute de meubles, de balais et de seaux.

Mais elle ne se laissait pas trop émouvoir par sa mine sévère :