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Mme KAEKEBROECK À PARIS

mermans pour les complimenter sur leur excellente santé. Il causa et permit de la meilleure grâce du monde qu’on l’interrogeât.

Il les attendrit beaucoup par le récit de ses premières sensations d’exil :

— Ce qui me sembla le plus dur au début, ce fut le réveil au clairon et au tambour… Oh cette diane ! Vous comprenez, moi qui attendais toujours le baiser de maman pour sauter à bas de mon lit… Oh, c’était un rude changement. Je ne pouvais pas m’habituer. Ce que l’on se moquait de moi ! On m’appelait poule mouillée… Dieu, que j’ai souffert !

Mme Timmermans, que sa gorge plate et son corps dépourvu de vénusté prédisposaient à plus de sentimentalité qu’aucune autre, ruisselait de tout son cœur sous les bandeaux poussiéreux de sa perruque mordorée :

— Ah, mon pauvre Hippolyte, gémissait-elle, comment est-ce qu’on a su vous faire partir si loin ! Non, ça je ne comprends tout de même pas…