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Mme KAEKEBROECK À PARIS

point changé, ni au moral ni au physique, et ne changeraient jamais. La cire de leur visage n’accusait aucune ride nouvelle ; elles portaient toujours leurs bandeaux poussiéreux, d’un gris verdâtre ; et les petits enfants, les pauvres aussi bien que les riches, ne cessaient pas d’être égaux devant leur impassible bonté.

Quant au magasin, malgré le proche voisinage de l’usine électrique, il restait aussi ténébreux que devant et continuait de sentir le crayon Faber, le fricot et le matou. C’était un antre de sorcières et c’était le paradis des enfants.

Non loin de la demeure des vieilles filles, il y avait encore la boutique de Sturbelle, le confiseur, devant laquelle Alberke aimait à s’accouder. Défense absolue d’acheter des « boules » ; oui, il savait et n’insistait pas. Mais l’haleine qu’exhalait le soupirail, cette haleine épaisse et chaude, chargée de miel et d’anis, lui semblait le plus suave parfum du