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Mme KAEKEBROECK À PARIS

pas mieux en classe. Alors, soudainement attendrie devant l’enfant interloqué, elle radoucissait sa voix, tâchait de lui expliquer :

— Voyons, Fiske, on ne dit pas : « Nous autres, on a jouéie à radéie coupéie… » On dit…

— Avec élégance ! observait Joseph.

— Och, tais-toi, toi ! On dit…

— Oui, c’est ça, comment dit-on ? faisait-il taquin, fort curieux du reste de voir comment elle allait se tirer d’affaire.

Mais elle, sans se laisser intimider et forte de ses balades parisiennes, pinçait les lèvres et d’un petit ton de flûte :

— On dit : « Nous avons joué, mes petits camarades et moi, à radé coupé… » Allons, Fiske, répète une fois…

Mais Alberke, mal à l’aise sous le regard quasi électrique de son père, bégayait et bredouillait :

— On a… Nous avons joué à radéie…