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Mme KAEKEBROECK À PARIS

aussi satisfait. Certes, il ne pouvait assez se féliciter d’être débarrassé chaque jour, pendant au moins six pleines heures, d’un garçon particulièrement tapageur ; mais il observait avec regret d’autre part que le langage et les façons de son fils, loin de s’améliorer, se gâtaient davantage au contact de ses petits condisciples, enfants de boutiquiers pour la grande majorité et dont l’affreux patois flamand était la langue familière.

Aussi ne ménageait-il pas les réprimandes et s’enrageait-il, parfois même jusqu’à la violence, à vouloir réformer les expressions, l’accent et les allures du jeune écolier. Cette langue fruste, impulsive, qui lui semblait une originalité, presqu’un charme de plus chez sa femme, lui était pénible dans la bouche de son fils. Certains jours, il se montrait impitoyable et ne laissait passer rien. Les scènes éclataient, à table d’ordinaire, au grand chagrin d’Adolphine qui en perdait l’appétit et souvent la patience :