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Mme KAEKEBROECK À PARIS

Oui, elle se rappelait, et voilà que la constance, l’énergique volonté de ce bel adolescent, acharné à conquérir les premières places rien que pour mériter un regard de sa dame, la remplissait d’une émotion délicieuse qui avait presque le charme de l’amour.

Elle le regardait, s’étonnant de le trouver tout-à-coup si grandi, si élégant. C’est qu’il avait seize ans aujourd’hui ; un soupçon de moustache ombrait sa lèvre. Sa figure distinguée, d’un ovale un peu long, au teint de chaud hâle, avait une expression à la fois énergique et rêveuse qui captivait dès l’abord. Il était souple, gracieux, réservé dans ses attitudes et ses gestes ; il avait vraiment bonne façon dans son complet de cheviott grise. C’était le garçon soigneux, de mœurs douces, élevé par ses trois grandes sœurs.

Mais le silence devenait gênant ; Thérèse eût bien voulu détourner la conversation. En fin de compte, elle ne trouva que cette phrase qui ne détournait rien :