Quand on pénétrait dans le magasin des demoiselles Janssens, on humait d’abord un parfum vraiment distingué de crayon Faber ; mais cette odeur, très furtive, s’évanouissait aussitôt pour laisser la place à des remugles d’oignons cuits, de quinquet à pétrole et de chat. Il y faisait au surplus très sombre, à cause de ces images qui mettaient comme des stores à la vitrine et aveuglaient les carreaux de la porte d’entrée.
Cette atmosphère écœurante et noire convenait aux deux vieilles filles qui la respiraient depuis tantôt quarante ans. Elle était devenue nécessaire à leurs bizarres poumons ; mais on comprenait tout de suite que Jacques Verhulst n’avait pu s’en accommoder et qu’elle eût accentué sa nostalgie des roses et du soleil.
Aussi, les grandes personnes ne s’attar-