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LES NOCES D’OR

Elles vendaient un peu de tout, les bonnes demoiselles Janssens.

Quand, dans un ménage, il manquait quelque bibelot, cette phrase venait naturellement sur les lèvres : « Tiens, on aurait peut-être ça chez les demoiselles Janssens. » Et, en effet, il était rare qu’on ne l’y trouvât pas.

C’étaient les fournisseuses attitrées de lettres à décalcomanies pour les fêtes, de souvenirs de première communion, de jeux de loto, de nain jaune et de cartes. Mais leur renommée venait surtout de ces belles images coloriées, pendues avec des fiches aux ficelles de la devanture : les ketjes assemblés sur le trottoir, les contemplaient pendant des heures, le nez écrasé contre la vitrine tout embuée de leur haleine.