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LES NOCES D’OR

de béguines, des cheveux d’un gris amer peignés en bandeaux. Le nez était fort, la bouche droite, rentrée. Sur leur menton pointu, une touffe de poils recourbés germait d’un bouton noir, et l’on eût dit une grosse araignée.

Au moral, l’identification était peut-être encore plus complète : même caractère, mêmes goûts. Seul, l’état-civil prétendait les différencier par le prénom et par l’âge : l’aînée s’appelait Prudence et frisait la soixantaine ; quant à la cadette, elle avait cinquante-huit ans et se nommait Félicie.

Les deux sœurs étaient assez dévotes et passaient beaucoup d’heures à l’église. Toutefois, on les considérait à juste titre comme de bonnes âmes dépourvues de fiel et qui ne médisaient de personne.

En dépit des années, elles ne changeaient pas : il semblait d’ailleurs qu’elles eussent