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DE M. ET Mme VAN POPPEL

L’absence de son fils Émile, parti inopinément pour l’Afrique, le contristait aussi plus qu’il n’eût osé dire. Il s’était rendu à Anvers afin d’assister au départ du bateau. Il y était allé sans émotion, en curieux. Mais, quand le steamer avait levé l’ancre pour s’enfoncer bientôt dans le brouillard d’Austruweel, l’imperturbable major s’était frotté les yeux et il avait senti renaître, vivace, cette tendresse paternelle si longtemps étouffée dans son cœur au profit d’une stérile ambition.

En vérité, c’était avec une impatience inquiète qu’il attendait maintenant chaque courrier du Congo ; les meilleures lettres le rassuraient à peine. Cette brusque séparation l’avait ramené au sentiment de ses devoirs de