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LES NOCES D’OR

car, bien que la destinée cruelle l’eût maintenant placé entre les brancards d’une modeste charrette, il semblait se souvenir de son pedigree et levait fièrement la tête et le sabot aux jours de parade : il est vrai qu’il appartenait à un marchand de levure.

M. Platbrood était sombre. Pourtant, il gravissait la pente fleurie des honneurs. Déjà, il avait brillé à diverses représentations de gala ; le dernier raoût de l’Hôtel-de-Ville s’était embelli de sa présence ; les journaux publiaient son nom. Enfin, rêve qui depuis longtemps charmait son sommeil, il venait de dîner au Palais.

N’importe, M. Platbrood était sombre…

C’est qu’il entendait toujours les paroles bienveillantes de Sa Majesté :

— Je vous félicite, major Platbrood, d’avoir échappé à un grand danger. On m’a conté