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LES NOCES D’OR

devenais si floche sur mes jambes que je ne savais plus mettre un pied l’un devant l’autre !

Elle répondait, tout apitoyée :

— Si ça est permis ! Vous auriez seulement dû venir me parler…

— Oh, vous dites ça maintenant ! mais moi je n’aurais jamais osé ! Je croyais que vous me détestiez… Vous étiez si fière !

Elle secouait doucement la tête :

— Oh non, j’étais si triste ! C’est vrai, à cause de toutes ces histoires, je ne vous aimais plus et pourtant je ne savais qu’à même pas m’empêcher de vous aimer encore un tout petit peu… Oui, ça était plus fort que moi !

Il tressaillait de joie à ces purs aveux qui le payaient de toutes ses souffrances. Il la regardait : une lumière jeune brillait sur sa douce figure et c’était l’éclat tranquille de la bonté même.