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LES NOCES D’OR

Pauline trébucha contre une pierre. Et François fut auprès d’elle :

— Mon Dieu, vous ne vous êtes pas fait du mal ?

— Oh non, dit-elle avec un embarras charmant, je l’ai un peu fait en exprès…

Ils se prirent la main et, ravis, enivrés de bonheur, ils allèrent à travers les champs, dans la fine musique des seigles remués par la brise.

C’était la première fois qu’ils se retrouvaient depuis l’enterrement du père Cappellemans ; ils se regardaient à la dérobée, aussi confus presque qu’ils l’avaient été ce matin à la Sapinière. Ils ne pouvaient croire à tant de joie soudaine. Leur émotion était si forte qu’ils ne savaient que pousser des exclamations ou bredouiller des phrases sans suite sur la beauté de cette journée nonpareille.