Page:Courouble - Les Noces d'or de M et Mme Van Poppel (La famille Kaekebroeck), 1902.djvu/190

Cette page a été validée par deux contributeurs.
190
LES NOCES D’OR

redoubla quand Mme Van Poppel, tout en larmes, s’écria à son tour :

— Och oui, Hippolyte, faites ça ! Ils sont qu’à même si braves !

— Vive Cappellemans, rugissait le droguiste, ça c’est un Jan !

M. Platbrood restait interdit. Il ne s’attendait pas à cette requête si touchante qui empruntait aux circonstances un caractère vraiment solennel. De toutes parts, on le pressait de répondre. Les dames l’enveloppaient suppliantes :

— Allo, oui, faites ça, M. Platbrood !

Il hésitait encore. Un violent combat se livrait dans son âme. Soudain, sa figure se détendit et s’éclaira de bienveillance. Il avait vaincu sa vanité. Il venait de faire volte-face à ses dernières préventions et toute la bonté foncière de son cœur jaillit à ses lèvres.