Page:Courouble - Les Noces d'or de M et Mme Van Poppel (La famille Kaekebroeck), 1902.djvu/174

Cette page a été validée par deux contributeurs.
174
LES NOCES D’OR

Et ils se penchèrent sur leur assiette pour éclater de rire.

En dépit de sa fameuse robe jaune Récamier, Malvina n’avait jamais semblé aussi formidable. Ses neuf mentons pendaient comme un fanon de bœuf et allaient se répandre dans les vagues de sa gorge outrageusement remontée sous la ceinture. Elle soufflait fortement.

Le timide Théodore Van Poppel, qui était assis à sa gauche, la considérait avec terreur, comme s’il se fût trouvé à côté d’une chaudière dont le manomètre indiquât le maximum d’atmosphères et prête à éclater ; mais M. Verhoegen, placé à sa droite, décochait à la commère mille compliments de haute graisse, ce qui la faisait héroïquement minauder.

Verhulst avait raison : Malvina en pagne, voilà une évocation qui effarait la pensée.