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LES NOCES D’OR

magiques s’agitaient comme des oriflammes lumineuses sur l’eau rapide.

Le carillon de Notre-Dame venait de sonner six heures. L’Albertville était en retard. La foule, qui grossissait sans cesse, devenait houleuse ; on assurait à présent que le bateau n’arriverait que vers minuit à cause de la marée ; et cette nouvelle décourageait les plus résignés : les provisions de patience étaient épuisées.

Tout à coup, un long mugissement se fit entendre, très doux, ouaté dans les brouillards de la nuit ; et l’on se tut pour écouter cette voix lointaine qui, de nouveau, gémit longuement comme une plainte en se répercutant sur les maisons du port.

— L’Albertville !

Un frémissement courut : toutes les âmes furent détendues et une immense clameur de joie retentit sous les hangars.