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LES NOCES D’OR

tantôt l’Albertville, un gros vapeur chargeait. Sans relâche, les grues hydrauliques lui donnaient sa pâture de ballots et de caisses qu’il engouffrait dans ses cales avec une voracité continue. Et ce spectacle animé et bruyant trompait un peu l’impatience de la foule.

Soudain, deux voitures résonnèrent sur le pavé du wharf : c’étaient nos amis. On juge de leur dépit à l’aspect de cette multitude qui s’agitait et bourdonnait dans le clair-obscur des hangars.

M. Rampelbergh se mit tout de suite en colère en voyant les personnages de qualité qui circulaient librement derrière le cordon de police :

— Ça est de l’injustice, dit-il tout haut ; pourquoi est-ce que tous ceux-là peuvent maintenant se promener en avant et nous pas ?