Tandis que la bonne fille bonimentait de la sorte, Pauline, à l’autre bout du comptoir, devisait avec la sœur aînée.
— Eh bien, qu’est-ce que vous dites de ça ! Émile revient du Congo. Il s’est embarqué juste aujourd’hui avec Jacques Verhulst !
— Oeïe mon Dieu, faisait Prudence, la main posée sur la joue en signe de grosse émotion, nous avons aussi reçu une lettre de Jocske. Ça est une affaire maintenant ! Mais il dit qu’il revient seulement dans le mois de novembre…
— Non, non, affirma Pauline, Papa dit comme ça que le bateau l’Albertville arrivera le 30 octobre. On va tous à Anvers, nous autres. Oeïe, je suis si contente !
Cette date du retour, bien plus rapprochée qu’elle ne supposait, bouleversa de nouveau la vieille fille qui interrompit brusquement sa sœur :