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LES NOCES D’OR

tile, elles avaient les mêmes pensées. Seules, les rares lettres de Jacques Verhulst, absent depuis bientôt cinq années, semblaient leur donner une petite fièvre et ramener dans leurs yeux ternes une flamme de vie. Alors, elles s’échauffaient légèrement, échangeaient quelques impressions avec les amis de Jacques, les Kaekebroeck, les Rampelbergh, ou bien avec Cappellemans. Le droguiste surtout en faisait accroire aux vieilles demoiselles. Ses histoires extraordinaires leur avaient donné une forte répulsion pour les nègres ; il leur semblait impossible que ces êtres affreux eussent rien d’humain et ne fussent pas des suppôts du démon. Aussi, pensaient-elles que c’était à la bonne odeur de leurs prières que le petit cousin devait de rester vivant au milieu des diables ; et, à chaque lettre du jeune officier, elles redoublaient de piété.