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LA LIGNE DES HESPÉRIDES

rettes, où le cœur n’avait aucune part, l’entretenaient du reste dans la belle confiance de son invulnérabilité.

— J’aime, disait-il parfois, comme j’ai bon appétit à six heures…

Il se souvenait des héros de Stendhal.

Une mission que j’obtins en Russie, me sépara brusquement de mon ami. Nous restâmes cependant en correspondance suivie. Il m’écrivait des lettres brillantes où sa plume, comme toujours, paradoxait avec virtuosité. Cela durait depuis des mois, quand Reynaud me parut changer sa manière. Il bouffonnait moins, écourtait ses anecdotes salaces, s’entretenait volontiers de politique, allant même jusqu’à m’interroger sur la situation des classes dans l’Empire et réclamant force notes que je lui adressais avec une certaine crainte, vu l’extrême surveillance des autorités russes. Aussi, m’attendais-je à le retrouver à la tête de quelque parti violent.

Sur ces entrefaites, il m’annonça la