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ATLANTIQUE IDYLLE

Je tends mes oreilles pour ouïr le concert de ces virtuoses. Ils jouent la valse de l’Étudiant pauvre !

Je m’éloigne sans vouloir écouter davantage. Le beau lied des émigrants vibre encore dans mon cœur, et j’admire comme ce ramas de malheureux ployés sous les peines l’emporte par le sentiment et la grâce sur ces riches, qui ne trouvent que de vulgaires chansons d’opérettes pour adoucir l’ennui de leur élégante captivité.

De nouveau, je déplore l’injuste servitude de mes amis, et le regard perdu au milieu des constellations du ciel, je me souviens des lamentations du poète :

— La liberté et l’égalité ! on ne les trouve pas ici-bas, ni même là-haut. Ces étoiles ne sont pas égales : l’une est plus grosse et plus brillante que l’autre : aucune ne marche en liberté : toutes obéissent à des lois prescrites, à des lois de fer. L’esclavage est dans le ciel comme sur la terre…