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LES DEUX CROISIÈRES

homme délicat par de trop longues effusions de gratitude.

Quand j’arrive à l’arrière, je suis assailli par une volée de marmots qui tendent vers moi des pattes très noires, quêteuses comme de petites trompes.

Non loin de moi, la jeune Allemande me regarde en souriant. Et lui, toujours lui, se tient près d’elle, pâle et triste comme de coutume.

Alors une grande audace s’empare de moi. Je m’avance et présente mes gâteaux à la jeune fille :

Fräulein, voulez-vous pas les partager, vous-même ?

Elle se recule involontairement et rougit. Oh non ! fait-elle de la tête. Mais comme je reste là, décontenancé, vivement elle se ravise et accepte mon timide cadeau.

Danke schön, dit-elle d’une voix