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IV


Cinq heures du matin. Un brouillard rose, lumineux, flotte sur la mer calmée.

Déjà quelques émigrants, torse nu, se savonnent bruyamment au-dessus de la grande cuve commune. J’écoute leurs gais propos quand je vois sortir de l’entrepont la jeune fille au châle violet. Elle s’avance vivement, une cruche à la main ; tout à coup, elle aperçoit les hommes, dévêtus jusqu’à la ceinture, qui s’ébrouent, reniflant comme des phoques, s’envoyant de larges claques mouillées dans le dos.

Elle s’arrête stupéfaite ; puis, brusquement, elle rebrousse chemin. Mais