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LES DEUX CROISIÈRES

s’abattit sur le pont. Tout devint gris, fumeux. Les passagers s’enfuyaient.

Alors le jeune homme saisit le bras de sa compagne qui, cette fois, ne fit aucune résistance. Comme ils passaient près de moi, le roulis les projeta brutalement contre la dunette. Je m’étais élancé ; mais déjà ils avaient repris l’équilibre. Tous deux me regardèrent en souriant et je tendis les bras, offrant mon secours : ils firent un signe de timide refus et, se traînant avec prudence, tâtonnant les cloisons comme des aveugles, ils gagnèrent l’escalier pour disparaître dans le steerage.

Le navire bourlingua tout l’après-midi. La mer ne s’apaisa que vers le soir.