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ATLANTIQUE IDYLLE

Lui, c’était un grand diable très maigre, emmanché d’un cou si long qu’une épaisse écharpe, nouée double, ne le couvrait point tout entier et semblait une greffe sur un jeune tronc. La figure était petite, osseuse, mais d’une expression très douce à cause des beaux yeux purs, humides de bonté, comme ceux des chiens. Sous sa toque de taupe à oreillettes, sortaient des cheveux roux englués qui moulaient sa nuque.

Il portait un veston verdâtre très court, ce qui l’amaigrissait davantage encore en laissant voir des jambes infinissables — grêles et longues comme des pattes de flamant — et autour desquelles le pantalon très étroit parvenait à flotter quand même !

La jeune fille, de taille moyenne, était dans la première fleur de jeunesse. Son buste svelte commençait à peine de s’épanouir en gracieuses rondeurs. Sur sa tête vive et charmante, était posé un petit châle de laine violette que, d’une main, elle tenait serré sous le menton.