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LES DEUX CROISIÈRES

passions orageuses et sensible seulement au charme du pur amour.

Et mon ami Reynaud ?

J’aurais tant désiré qu’il fût mon témoin nuptial… Pauvre garçon ! Il promène de nouveau sa mélancolie à travers les Amériques…

Quant à Valentine…

— Oh, bien sûr qu’il me reviendra, m’a-t-elle déclaré à notre dernière rencontre. Je l’attends !

Elle l’attend sans être inhumaine à d’autres, simplement pour que le temps ne lui dure. Mais chacun de ces intérimaires s’illusionnerait étrangement s’il se figurait, même à la meilleure minute, qu’il est « le plus cher de ses amis ».

Ce précieux titre ne s’applique, n’appartient qu’à Reynaud et nul mieux que lui ne pourrait rappeler avec plus d’à-propos à ses coadjuteurs le vers du poète amoureux :

Te tenet : absentes alios suspirat amores.