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ATLANTIQUE IDYLLE

ment du fleuve en suçant une vieille pastille de menthe toute souillée et pelucheuse que je venais de retrouver au fond d’une poche, quand on toucha mon épaule.

Saisi, je levai les yeux : le second était près de moi.

— Monsieur, dit-il courtoisement, ayez l’obligeance de m’accompagner ; le capitaine vous attend…

Je pousse un grand soupir. Enfin, mon sort va se décider.

L’officier me conduit vers le gaillard d’avant et nous entrons tous deux dans une vaste cabine de la superstructure.

Le premier objet qui frappe mon regard, c’est, suspendue au plafond, une jolie cage où chante éperdument un petit oiseau jaune. Puis, je vois un homme, jeune encore, en redingote galonnée, étendu sur un confortable divan, une main pianotant le velours cramoisi, l’autre main tenant en l’air